Les béninois sont très attachés à ce moment du mariage, symbole de l'union des familles et du partage. L'image qui me vient à l'esprit est celle de la "jarre trouée", icône souvent mise en scène par les béninois pour exprimer leur solidarité. Mais quel micmac pour couper la première part! Si tu ne donnes pas la main à la bonne personne et de la bonne manière, tu peux dire "au revoir" au gâteau et tenter de le couper devient alors un crime de lèse-majesté.
Guénaël LECLERCQ a eu l'honneur d'être le témoin de Lidwine. Il s'est acquitté de cette tâche avec beaucoup de sérieux en nous préparant un beau discours.
Ce n'est pas sans émotion qu'il l'a prononcé lors de la soirée : et oui sur une photo, difficile de percevoir le tremblement de sa feuille! En tous cas, cet exercice de style lui aura permis, d'une certaine façon, de s'entraîner pour sa future sérieuse échéance : son mariage avec Dito.
C'est littéralement rincés que nous sommes arrivés le soir, au bal, qui devait clôturer en apothéose cette journée fantastique. Est-ce l'accumulation d'émotions, le poids de la fatigue ou bien l'organisation chaotique qui ont fait que la soirée n'a pas été à la hauteur de la journée? Certainement un peu de tout... En tous cas, quand nous avons ouvert le bal, la piste nous semblait bien grande... Peu importe, il me suffisait de regarder dans les yeux de ma femme pour avoir la tête dans les étoiles. Bon si c'était à refaire, on ne fera pas appel au même DJ dont le goût pour la musique ivoirienne anti française était... plutôt mal venu! On disposera également les rallonges de la sono en dehors du chemin du bar : çà évitera des coupures de son tous les 1/4 d'heures (-; Tout cela ne nous a pas empêché de danser! Mention spéciale pour la chanson hommage à "Eto'o" et à l'apparition incongrue, sous les tropiques, du groupe "Madness" (Ils se reconnaîtront)!
J'adore mon uniforme de mariage! Ce petit côté fleuri aurait fait fureur dans les années 70! Par contre, j'ai eu plus de mal à accepter mon gobi. Sans doute me ramène-t-il trop au béret dont on m'a gracieusement affublé 10 mois durant pendant mon service délétère... Ou bien serais-je jaloux du guélé de ma femme qui couronne sa tête comme une rose embrasse le soleil?
Aïsha pose son regard félin sur vous! Je me souviens comme si c'était hier de notre première rencontre. Je n'arrivais pas à détacher mon regard de ses marques tribales. C'est vrai que ma première pensée à ce moment là a été d'imaginer la souffrance endurée pour arriver à un visage aussi "sculpté". Si aujourd'hui, cette pratique tient d'une coutume, elle avait tout son sens du temps de la traite des esclaves. La famille royale était ainsi marquée pour ne pas finir entre les mains des négriers... Princesse Aïsha de Djougou, je te dois beaucoup! C'est en assistant à ton mariage avec Jérémi lors de mon premier voyage au Bénin, que ma relation avec Lidwine a pris une autre dimension. Pour le mariage tu es, en quelque sorte, ma marraine. Par contre pour les enfants, on a pris de l'avance! Mais Lidwine et moi sommes très heureux pour Kemy : elle va bientôt avoir un nouveau cousin.
Ce mariage est bien sûr une histoire d'amour. C'est aussi un choc des cultures, entre les yovos de France et de Belgique et les Dendis, Fons, Nagos... du bénin. Des fois le courant ne passe pas, des silences marquent les conversations. Mais la plupart du temps, il se produit quelque chose. Des sourires échangés en disent souvent plus que de longs discours. Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé entre Nicolas et Faozi mais leur relation est suffisamment forte pour qu'ils gardent espoir à 6000 km de distance l'un de l'autre. Je retourne au Bénin le 21 décembre 2006 avec Nicolas dans mes bagages... J'en connais une qui va être contente!
