J'adore mon uniforme de mariage! Ce petit côté fleuri aurait fait fureur dans les années 70! Par contre, j'ai eu plus de mal à accepter mon gobi. Sans doute me ramène-t-il trop au béret dont on m'a gracieusement affublé 10 mois durant pendant mon service délétère... Ou bien serais-je jaloux du guélé de ma femme qui couronne sa tête comme une rose embrasse le soleil?
Aïsha pose son regard félin sur vous! Je me souviens comme si c'était hier de notre première rencontre. Je n'arrivais pas à détacher mon regard de ses marques tribales. C'est vrai que ma première pensée à ce moment là a été d'imaginer la souffrance endurée pour arriver à un visage aussi "sculpté". Si aujourd'hui, cette pratique tient d'une coutume, elle avait tout son sens du temps de la traite des esclaves. La famille royale était ainsi marquée pour ne pas finir entre les mains des négriers... Princesse Aïsha de Djougou, je te dois beaucoup! C'est en assistant à ton mariage avec Jérémi lors de mon premier voyage au Bénin, que ma relation avec Lidwine a pris une autre dimension. Pour le mariage tu es, en quelque sorte, ma marraine. Par contre pour les enfants, on a pris de l'avance! Mais Lidwine et moi sommes très heureux pour Kemy : elle va bientôt avoir un nouveau cousin.
Ce mariage est bien sûr une histoire d'amour. C'est aussi un choc des cultures, entre les yovos de France et de Belgique et les Dendis, Fons, Nagos... du bénin. Des fois le courant ne passe pas, des silences marquent les conversations. Mais la plupart du temps, il se produit quelque chose. Des sourires échangés en disent souvent plus que de longs discours. Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé entre Nicolas et Faozi mais leur relation est suffisamment forte pour qu'ils gardent espoir à 6000 km de distance l'un de l'autre. Je retourne au Bénin le 21 décembre 2006 avec Nicolas dans mes bagages... J'en connais une qui va être contente!
Tout mariage est symbolisé par son uniforme. La famille a commandé des mètres et des mètres de tissus et a fait travailler les tailleurs du coin. 2 coloris sont au choix pour l'occasion : orange ou jaune. Cà ne pouvait pas mieux tomber pour maman qui avoue une passion exacerbé pour le orange, à commencer par la couleur de ses cheveux. Amateurs des tons ternes du chic parisien, détourner les yeux! Les couleurs pourraient vous éblouir!
Ma maman béninoise m'avait déjà gratifié d'une interprétation poignante de "Malaika" dont l'interprète la plus célèbre est Miriam Makeba. Je me souviens de ce moment privilégié, où mamam, de passage en France et donc chez moi, m'a donné la chair de poule en entonnant la chanson avec sa voix magique. Elle a le timbre des gens du nord du Bénin ( elle est de Djougou), une voix aigüe et chaleureuse qui sonne le triomphe de l'amour maternel. J'espère que les gens présents au mariage auront apprécié autant que moi!
Erkman Tansi est un chanteur du nord ouest du Bénin que j'ai l'occasion de rencontrer lors de mon premier voyage au Bénin en 2004. Il animait alors le mariage d'Aïsha et Jéremy. Lui et ses danseurs folkloriques m'avaient bien impressionné à l'époque. Par contre, le soir, sans son habit de lumière, redevenu donc simple mortel, son pouvoir sur moi s'est volatilisé quand je l'ai vu danser à mes côtés... au niveau de mes côtes (-; C'est toujours un plaisir de te voir et surtout de t'entendre Erkman!
Différents artistes viennent animer
"Finalement, ce n'était pas si terrible! Le lion ne m'a pas mangé et j'ai hérité d'un beau collier. En plus j'ai plein de tanties pour s'occuper de moi!"
Mais non Kemy, ce n’est pas la crinière d’un lion ! Et moi qui pensait que Kemy allait s’emparer de ce jouet dernier cri… Elle prendrait plutôt la poudre d’escampette à la place…
La scène est bien sûr symbolique mais elle traduit bien notre rattachement à culture béninoise et au royaume de Savé en particulier. Le roi nous apporte protection : notre ménage est béni. Cela peut paraître désuet pour un européen, mais les africains, au contraire attachent beaucoup d’importance à ces croyances. Pour la petite histoire, je suis le ministre des affaires étrangères pour le compte du royaume de Savé. Aucune idée de la durée de mon mandat (- ;
Si j’appelle souvent ma femme, « ma princesse », c’est bien sûr parque je la trouve très belle mais aussi parce que sa famille paternelle est directement liée à la lignée royale de Savé. Mon papa africain aurait pu être roi de Savé, et donc Lidwine une princesse, mais il en a décidé autrement. Tant mieux, çà aurait sans doute compromis ma rencontre avec Lidwine. Le roi de Savé était donc l’invité de marque de
La réception du mariage a eu lieu au Conseil de l'entente, haut lieu de la diplomatie béninoise. Pas moins de... mille invités étaient réuni pour faire la fête selon le concept bien établi de "je suis l'ami, de l'ami... du cousin... de monsieur M" Effectivement ce dernier a bien fait l'objet d'une invitation (-; La réception est l'occasion de se montrer, de se pavananer pour certains mais c'est surtout le moment de faire la fête, de danser!
Mon papa béninois aura donc été celui qui a fait pleurer Lidwine au Temple. "Je te confie à Loïc" : de simples mots prononcés qui signifient tellement de choses pour Lidwine au regard de son attachement et de ses valeurs familiales. Lidwine quitte son papa et sa famille pour en fonder une nouvelle... Mais elle n'a pas à s'inquiéter! ne dit-on pas en Afrique quand on se marie qu'on épouse aussi sa belle famille?
Papa et maman sont beaucoup plus relax depuis la cérémonie du mariage. Sans doute sont-ils encore sous l'effet apaisant de la décharge émotionnelle qu'ils ont reçue au Temple. Il faut dire Que Lidwine et Maman nous ont offert une belle scène de larmes (de joie je vous rassure) digne des meilleurs films d’amour!
Pas mal cette photo! Non? Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle est l'œuvre d'un professionnel... Tout çà pour dire que c'est le photographe officiel du mariage qui aurait du
Quelle impression bizarre de sortir du temple, comme si je revenais d'un autre monde! Je ne ferme pas les yeux pour ne pas voir la suite du programme mais plutôt pour mieux savourer les moments riches en émotion que je viens de vivre... Où alors parce que ces farceuses de cousines ne m'ont pas loupé!
Ma ptite soeur Dito! Soit aussi radieuse le jour de ton mariage. C'est pour bientôt! Encore une bonne occasion de faire la fête au Bénin (et en Belgique).
Pourquoi le temple Béthanie restera à jamais gravé dans ma mémoire, moi qui ne suis pas "un fervent croyant"? Sans doute parce que la cérémonie a été, bien sûr un moment de recueillement et de prières, mais surtout parce qu'elle nous a permis de partager de grandes émotions (n'est-ce pas maman et Lidwine?) dans une ambiance festive. J'ai encore la chaire de poule quand les chants des choristes me reviennent aux oreilles. Mes fesses bougent instinctivement quand je me souviens des rythmes entrainants des percussionnistes... Si un tel pouvoir m'était conféré, je bénirais donc tous les acteurs de la réussite de cette fête, à commencer par tonton Obed, mon joueur d'orgue préféré!
Vous connaissez l'homme invisible? J'essaie de l'incarner en m'intégrant au mur du temple... Cette métaphore pour dire que le jour du mariage, c'est difficile d'avoir une seconde pour soi!
Fred a du penser venir à mon enterrement... Heureusement, au dernier moment, il a opté pour un franc et visible ornement rose sur sa veste! Sacré Fred, tu resteras toujours un modèle d'exubérance à mes yeux (-;
Allons-nous opter pour un baiser "du bout des lèvres" politiquement correct ou bien une "ténébreuse galoche" qui transpire un désir ardent? Le pasteur est mort de rire devant autant de questions!
C'est sans doute LE moment du mariage, sa consécration. Mais c'est aussi un petit moment de doute quand ces fout... alliances coincent. Et oui quand on choisit ses alliances en France au début de l'hiver, on ne pense pas forcément que les doigts seront dilatés quelques semaines plus tard dans la chaleur béninoise... Mais bon, finalement j'ai réussi à passer la bague au doigt de ma femme sans lui arracher la peau. Quelle délicatesse ce Loïc (-;
Je ne suis pas à proprement parler « un enfant de chœur »… Pourtant en revoyant cette photo, on pourrait s’y méprendre ! Non ?
Toujours sous la protection de notre "escorte lyrique" et avec la bénédiction de notre parrain et de notre marraine, nous entamons notre rencontre avec "le Divin". Les guirlandes des fêtes de Noël (nous sommes le 24 décembre 2005) défient de salvateurs ventilateurs : nous sommes vraiment loin de l'ambiance des églises françaises...
Ouf le temple Béthanie se remplie! L'arrivée de Lidwine aura finalement provoqué un mouvement de foule salvateur. Comment ai-je pu penser un momement que les cousines de Lidwine n'assisteraient pas à la cérémonie! Elles sont autant de têtes familières qui me font retrouver mes repères. Par contre, j'en connais une, Faozi, qui a plutôt fait perdre la tête à un ami... N'est-ce pas Mr BLIN?
Les choristes sont toujours là pour accompagner ma femme à l'entrée dans du temple. La ferveur de leur chant fait encore monter mon émotion d'un cran : je suis sur une autre planète
Après tant d'attente et de doutes, je commence à sentir les frissons du marié : le bonheur pur de voir la plus belle femme du monde fondre sur lui. Mais attention rien n'est encore acquis! D'ailleurs "papa Lidwine" s'accroche encore à sa fille (-;
Pendant que je me morfonds à constater l’immensité du temple vide, Mlle Blandine Lidwine Adjoké GABA peut illuminer son petit monde et rendre son papa très fier. Tu es sublime mon amour !
Quelques choristes… une centaine de choristes nous accompagne pour pénétrer dans le temple. Mais quelque chose ne va pas ! Il ya plus de choristes que de personnes présentes dans l’assistance. Moi, qui avais imaginé une affluence record et qui l’avait vantée auprès de ma famille et de mes amis, je suis complètement désorienté.
C'est au temple Béthanie que le mariage sera célébré. Il peut accueillir plus de 500 personnes. Est-ce que ce sera suffisant pour accueillir la famille, les amis venus des 4 coins du Bénin (+ quelques français et belges!)? Au Bénin celui qui reçoit un faire-part peut lui-même inviter d'autres personnes sans que l'organisateur du mariage n'ait un mot à dire!
Le quartier est en effervescence! Les gens vont et viennent, trépignent d'impatience... Je ne peux pas dire que je vis çà sereinement : j'ai le ventre un peu noué... Mais c'est du bon stress, celui qui signifie que vous allez vivre un grand moment. Ah! Je dois vous laisser notre escorte nous attend... oui oui une escorte avec de vrais policiers (-;
Cette petite cérémonie aura, en quelque sorte, servi de répétition avant le jour J du mariage. Ce fut une grande expérience de prier en chantant et de danser au rythme des bongos.
Kemy s’est réveillée pour prononcer son allocution : « merci mesdames et messieurs d’être venus si nombreux ! C’est un jour très important pour moi : la célébration de l’amour fraternel… » Ou la la Kemy, toi qui savait juste dire « papa » « maman » hier, tu viens d’enrichir sérieusement ton vocabulaire (- ;
Non non, ce n’est pas une poupée désarticulée que je tiens dans mes bras, mais bien ma petite fille. Bien fatiguée en cette circonstance.
Passée l’excitation de la cérémonie de la Dot, ma chérie peut apprécier tranquillement tous les cadeaux qu’elle a reçus.
Ca devait arriver ! Le sommeil a eu raison de Kemy. Rien de tel qu’un petit balancement au dos pour vous retrouver dans les bras de Morphée.
Ma belle mère ne pouvait pas laisser la vedette à Maman. C’est comme même elle la référence chez les danseuses béninoises!
Malgré tout l’enthousiasme ambiant, Kemy est plus préoccupée, par la meilleur fàçon de déguster sa tétine, que par les danseurs.
Maman, partie sur sa lancée, entame une danse de groupe. Les tantes de Djougou semblent apprécier le style…
Il tardait à maman « d’entrer dans la danse ». Ma famille béninoise est surprise par autant d’entrain : d’habitude, les « yovos » se font prier pour rentrer dans le cercle. C’est vrai que c’est assez impressionnant de constater avec quelle facilité les africains dansent : la souplesse de leur bassin est tout sauf légendaire. « Ma tante » Adama se charge de déraidir maman.
Passée l’épreuve de la remise de la Dot, la fête peut commencer. Les familles se mélangent, la musique nous entraîne dans la danse.
OUF, c’est bien elle ! Même si la remise de la dot ne représente plus les mêmes symboles que jadis, elle vaut plus à mes yeux qu’un simple folklore local. Je vous laisse imaginer dans quelle situation délicate je me trouverais si j’avais confondu ma femme avec l’une de ses cousines…Plus je regarde cette photo et plus… je suis amoureux de ma femme ! 
En regardant attentivement, le doute ne m’est plus permis. La douceur, la beauté, la complicité de ma femme transpercent son voile pour m’atteindre en plein cœur. Il est temps de ne plus cacher notre relation et de l’afficher au grand jour (- ;
La dot a finalement été acceptée par ma belle-famille. Ouf ! Ils ne vont pas pour autant lâcher leur « bijoux » comme çà. Est-ce que je mérite vraiment ma femme. Si oui, je dois la reconnaître parmi les 3 femmes voilées (de la tête aux pieds) qui vont m’être présentées. « Erreur interdite ! » ont l’air de crier mes belles tantes.
Ma sœur et mon cousin sont soumis à rude épreuve : ils doivent expliquer pourquoi il n’y pas de mouton dans la Dot… Mais c’est parce qu’il n’a pas obtenu son visa à temps… bien sûr ! Cette situation cocasse fait bien rire les béninois !
Les plus hauts représentants de la famille, les doyens, assistent à la cérémonie. C'est bien sûr un honneur pour nous. En Afrique, la parole des anciens est très respectée!
Mes tantes ne vont pas lâcher le morceau comme çà! Même si dot est bien fournie, il y en aura toujours une pour exiger quelque chose de plus... Ma famille doit faire preuve d'ingéniosité pour les convaincre!
